Daniel Dollfus, médecin parisien très intéressé par l’Europe et les questions économiques, réalise, en 1958, une étude intitulée Suggestions pour la capitale de l’Europe : essai de détermination objective d'implantation de la zone optimum de la capitale de l’Europe.

Selon lui, les éléments à prendre en compte sont le climat, le site, le sous-sol, l’hydrologie, les ressources alimentaires et énergétiques, les facilités de communication, etc.

Il suggère pour la création de cette capitale le plateau de Selommes. Il vante la stabilité de sa température exceptionnelle, ses vastes espaces libres aux projets les plus hardis.

« Se trouvant au carrefour des influences atlantique, continentale et méditerranéenne, et à une altitude moyenne, le plateau de Selommes non seulement bénéficie d’un climat unique en Europe par sa modération, ses printemps précoces, ses étés exceptionnels et exempts de fortes chaleurs, ses automnes cléments, ses hivers doux mais encore est un site extraordinairement agréable pour mille raisons diverses. Or l’on sait par la psychologie des habitants de toute cette région, l’heureuse influence que le climat peut avoir sur la régularité et l’efficacité du travail, sans accès mais sans accroc, la stabilité des mœurs : ce sont là autant de raisons physiques et en conséquence physiologiques de créer dans cette région le district fédéral européen. »

Quelques mois plus tard, Yves Babonaux, le grand géographe ligérien, fait l’analyse critique de cette étude dans ses Réflexions sur le choix d’une capitale de l’Europe à propos d’un livre récent (document à télécharger).

Il évoque les inconvénients de la situation géographique de Selommes, indique qu’il n’y a pas de place pour une ville nouvelle dans un milieu de vieille civilisation comme l’Europe (les villes nouvelles en France datent des années 60) et enfin que l’État pour lequel on cherche une capitale n’existe pas, « l’Europe des 6 n’est pas mûre, parce que l’esprit européen n’est pas encore né ».

Pour en savoir plus 

L’ensemble du dossier constitué par le Cabinet du Préfet est conservé sous la cote 1 W 246 et est consultable dans la salle de lecture des Archives contemporaines et foncières, 77 rue Réaumur, 41350 Vineuil.

Le rapport de Daniel F. Dollfus est conservé au sein de la bibliothèque historique (cote CR 83/1-2) sur le site de Blois (2 rue Louis-Bodin).