• 28 septembre 1914

    28 septembre

    Ce matin, nous portons, Robert et moi, un panier de poires à l’ambulance des « Femmes de France » de la rue des écoles.

     

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    Blois.- Ecole Normale d’Institutrices.- 6 Fi 18/392. AD41

     

    Le soir - avec Robert - à bicyclette - vers 4 h ½ - nous allons aux Montils par la forêt, et nous revenons, par le même chemin, alors que, déjà, la nuit est descendue ; les dessous de bois sont noirs et remplis de mystère, le moindre froissement de feuille ou la moindre chute d’un gland évoque mille choses apeurantes. Mais comme ce voile qui tombe sur la forêt est plein de poésie !

    J’ai omis - involontairement - de dire que j’ai assisté samedi matin, à St-Nicolas, aux obsèques de M. Dobler, un brave alsacien qui s’était fixé à Blois, professeur d’allemand à Notre-Dame-des-Aydes, décédé à 80 ans ! Il est inhumé au cimetière de Vienne.

    Je reprends la liste mortuaire des blessés :

    24 septembre : Adrien Le Sort, 21 ans (rue Franciade).

    25 septembre : Cécilien Gauxe, 25 ans (rue Franciade).

    26 septembre est mort un allemand à l’Hôtel-Dieu : Ludwig Bonk (22 ans).

    Une attristante nouvelle arrive à Blois, celle de la mort de M. Antoine Soulet[1], engagé volontaire au 32e dragons, tué à l’ennemi, à 19 ans, au cours d’une reconnaissance, à Baron (Oise).

    Sa mort si belle, si glorieuse, remonte au 9 septembre, et la nouvelle ne parvient à Blois que ce jour.

    Que de morts ! Que de deuils !! Que d’holocaustes !!!

    [1] Fils de M. [René] Soulet-Simon, propriétaire rue de la Gendarmerie à Blois.