• 9 octobre 1914

    9 octobre

    Actuellement, mettant à profit les loisirs forcés que me laisse le chômage de la guerre, nous faisons un grand rangement de meubles, de paperasses, de livres, de journaux, d’objets divers. Nous brûlons - dans le jardin - en un feu ardent des cahiers de collège, des dessins du jeune temps, des jouets, de vieux bouquins. Souvenirs de jeunesse, souvenirs du passé, souvenirs des jours heureux ou tout est joie et insouciance, témoins des premiers jeux et des bonnes parties, témoins des premières années et des premières études, dessins naïfs, écritures timides, vieux livres qui sentent si bon le vieux temps, tout disparaît dans les flammes ! Il le faut bien.

    Rien n’est éternel ici bas et - moi-même - je disparaitrai. Disparu, je ne veux pas que mes témoins si chers du passé tombent dans des mains étrangères ! Qui sait ?

    Je profite de ce long chômage pour mettre ordre à nos affaires. C’est de la bonne besogne.

    Ce soir je vais à la conférence Saint-Vincent-de-Paul : un membre : M. Pigelet, avocat, est blessé ; 2 membres : M. Coyreau des Loges a son fils blessé et M. Roche a son petit-fils blessé et prisonnier. Nous prions à leurs intentions.

     

    002 - 1_J_476

     

    Carte patriotique, 1914.- 1 J 476. AD41