• 31 octobre 1914

    31 octobre

    Je vais ce matin aux obsèques du sous-lieutenant d’artillerie[1] Henri [Potier] de la Morandière, âgé de 22 ans, frappé à l’ennemi, et mort dans une ambulance de Paris des suites de ses blessures. La cérémonie à Saint-Nicolas est présidée par Mgr l’évêque, et j’accompagne le corps jusqu’au caveau de famille, au grand cimetière.

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    Blois.- Église Saint-Nicolas.- 6 Fi 018/1659. AD41

    État-civil de la semaine dans les ambulances :

    Le 24 octobre 1914 : Justin, Joseph Guillon (soldat au 299e d’infanterie) Hôtel-Dieu.

    Le 26 octobre : Jean-Baptiste, François Corbet, 33 ans, (soldat au 264e régiment d’infanterie) rue Franciade. Robert, Louis, Théodule Ferrand, 27 ans (sergent au 74e régiment d’infanterie) Hôtel-Dieu.

    Le 27 octobre : Jules-Maurice Delaplanche, 27 ans, (soldat au 319e régiment d’infanterie) avenue Paul-Renaulme.

    Ainsi se termine la semaine : par des morts.

    En la veille de la fête de la Toussaint et des Fidèles Trépassés, alors que les cloches carillonnent la fête de tous les saints du Paradis, plane sur toute la France un voile de tristesse et de deuil. La mort étend son linceul sur les familles de ceux qui combattent. Joies, espérances, projets, jouissances, plaisirs, tout disparaît dans ce gouffre qu’est la mort. De profundis clamavi ad te Domine !

    [1] Au 40e régiment d’artillerie.