• 18 octobre 1914

    18 octobre

    Je ne sors que pour aller à la messe de 9 heures ¼, à Saint-Vincent et pour retourner au salut pour le succès des armées à la même église.

     

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    Blois.- Vue générale. Église Saint-Vincent.- 6 Fi 18/810. AD41

     

    Un de mes amis me communique la prophétie du Bienheureux curé d’Ars. La voici :

    « Les ennemis ne s’en iront pas tout à fait ; ils reviendront encore et ils détruiront tout sur leur passage, et on ne leur résistera pas, mais on les laissera s’avancer, et - après cela - on leur coupera les vivres, et on leur fera éprouver de grandes pertes ; ils se retireront vers leur pays, on les accompagnera, et il n’y en aura guère qui rentreront : alors on leur reprendra tout ce qu’ils auront pris et même beaucoup plus.

    Ce ne sera pas long. On croira que tout est perdu, et le bon Dieu sauvera tout. Ce sera un signe du Jugement dernier. Paris sera changé et, aussi, deux ou trois autres villes.

    On voudra me canoniser, mais on n’en aura pas le temps (Bienheureux curé d’Ars). »

    Quel crédit doit-on apporter à toutes ces prétendues prophéties - car, à propos de la guerre, il en surgit de partout ! J’ajoute que je ne crois guère à toutes ces prédictions fantaisistes. On les fait remonter au bienheureux curé d’Ars, à quelque mage hindou, de Ménilmontant ou d’ailleurs - je demande humblement pardon - ici même - au bienheureux Vianney - pour lequel j’ai la plus respectueuse et plus sainte admiration - de le mêler, ainsi, aux plaisanteries permises et nécessaires. Je ne crois guère à toutes ces prédictions là. Je voudrais qu’elles me fussent dites par l’auteur lui-même, ou qu’elles se reposent sur des données plus authentiques. Elles ressemblent, un peu, à ces pommades ou onguents quelconques qui n’ont de leurs prétendus célèbres inventeurs que le nom. Ainsi il y a, je crois, une tisane du Bienheureux curé d’Ars. Or le bienheureux avait autre chose à faire qu’à fabriquer des pommades ou des tisanes. Son saint ministère, son saint confessionnal l’absorbaient assez et plus saintement.

    Non, à toutes ces prédictions - qui n’en sont pas - où il y a de tout à prendre - à boire et à manger, comme on dit - il faut y croire avec une mesure très, oh très limitée. Pour moi je n’y crois pas. Je les lis simplement à titre de curiosité. Voilà tout !