• 8 novembre 1914

    8 novembre

    Après deux journées de brouillard intense le soleil apparaît et la journée se passe assez belle.

    Notre cher petit cousin, Jean Oudin, artiste peintre, a été tué à l’ennemi au château de Abancourt (Meuse) le 1er novembre dernier ; ainsi l’apprend, hélas ! une courte lettre parvenue à Blois aujourd’hui.

    Il était brancardier, opérait dans la région de l’Argonne, et son dévouement était extrême. Bon par nature, désintéressé, charitable, très doué, artiste personnel, la mort de ce cher enfant – il devait avoir 24 ans environ – cause une peine immense à ceux qui l’ont connu. Pauvre cher Jean !

    Cette mort me remet dans les inquiétudes au sujet du silence de l’abbé Perly ; brancardier avec Jean Oudin, ils opéraient tous deux dans la même région, ils se voyaient. N’étaient-ils pas dans la même ambulance bombardée par ces misérables « qui bombardent les ambulances » ? Ce silence est inquiétant.

     

    Brancardiers_247_Fi_00029

     

    Arrivée d’un blessé.- 247 Fi 29. AD41