• 30 novembre 2014

    30 novembre

    Je vais à l’enterrement, ce soir, à 1 h ½, de ce pauvre Galibet, soldat blessé – originaire des Hautes-Pyrénées – soigné à l’ambulance de l’école normale, mourant – depuis tant de semaines – pauvre garçon ! – de la gangrène. La cérémonie a lieu à Saint-Louis et l’inhumation au cimetière de la ville, dans la partie réservée aux militaires. Le Conseil d’administration de la Croix-Rouge est là, puis des Dames infirmières, des infirmiers, des religieuses servantes de Marie, les sociétés de vétérans et des médaillés de 1870, des détachements de soldats, des civils – dont je suis.

    J’accompagne le convoi jusqu’au cimetière.

    Que de fois, dans le silence de la nuit, j’ai entendu ce pauvre garçon pousser des gémissements jusqu’à l’heure désignée où la bonne sœur lui faisait sa piqure de morphine. Que le Bon Dieu lui ouvre le Paradis à lui qui, sur la Terre, a fait – ô combien – son Purgatoire. Qu’il repose en paix, loin de ses Pyrénées, loin des siens, en la Terre si hospitalière, si douce, si reposante du Blésois. Qu’il repose en paix !...

    Ce soir je vais à l’adoration à la cathédrale. Sermon très émouvant par le bon M. Montagne. Le Très Saint-Sacrement reste exposé aux adorations des fidèles jusqu’à minuit, en raison de la guerre.

     

    Ostensoir [1600x1200]

     

    Blois.- Église Saint-Vincent.- Ostensoir.- CAOA. AD41