• 6 mars 1915

    6 mars

    État civil de la semaine pour les ambulances :

    Le 26 février : Pierre Pissard, 32 ans, soldat au 125e régiment d’infanterie (collège) ;

     

    6_Fi_018_01744

    Blois.- Le Collège.- 6 Fi 18/1744. AD41

     

    Le 27 février : Martial Daudé, 31 ans, soldat au 113e régiment d’infanterie (Hôtel-Dieu) ;

    Le 1er mars : Jules Dupont, 23 ans, soldat à la 5e section d’infirmiers militaires (Hôtel-Dieu) ;

    Le 3 mars : André-Maurice Bailly, 19 ans soldat au 113e régiment d’infanterie (Hôtel-Dieu)

    Jules, Alfred Marat, 35 ans, soldat au 39e régiment d’infanterie territoriale (Hôtel-Dieu) ;

    Le 4 mars : Marcel, Constant Carelle, 24 ans, Sergent au 101e régiment d’infanterie (rue Franciade)

    On annonce les morts survenues ces jours derniers de Monseigneur Douais, évêque de Beauvais et de M. de Baudot, inspecteur général, président de la Commission des monuments historiques et de l’Union syndicale des Architectes français.

    Le bon Dargent m’écrit de Chitenay, le 4 Mars.

    « Mon cher monsieur Legendre

    Je fait réponce à votre lettre que j’ai reçu avec un bien grand plaisir en apprenant que mon ami Charle aller arrivé jeudi, mais ce matin j’ai eût la surprise d’en voire un autre arrivé au lieu que soit le bon ami Charle mais je pence bien qu’il continue à bien aller et qu’il ne doit pas tarder à venir me voire pour que l’on puisse passé quelque jours en semble.

    Monsieur Legendre je vien me permète de vous demander un service pour moi comme mais forces ne revienne pas encore bien vite et que je suis tous de suite fatigué et j’ai des douleurs qui m’empèche de dormir alors j’en est parler ce matin au Docteur qui vien nous visiter tous les jours matin et voila se qu’il m’a répondu mon ami qu’il me dit il faudrais que vous puissiez rester encore tous le mois de mars avec moi je vous guérirè peutétre pas tous à fait mais vous seriez plus fort que maintenant ou sans cela que ci je venais à partire sans être guérie que j’en avais pour tous le temp de ma vie que sa pourais devenire cronique, alors monsieur Legendre ci vous pouriez voire M. le Docteur qui ma soigner à l’hôpital pour lui demander qu’il veût bien me laisser longtemp voulu pour me rétablire complétement je vous en remercie beaucoup à l’avance mon cher M. Legendre pour le dérangement que je vous demande aujourd’huie. et aujourd’huie M. le Docteur ma ordonné des pilues et des cachets et des fortes nourritures et de la viandes sang être cuite ci je peux la manger et du bon vin.

    J’ai appris aussi par le nouveau qui est arrivé ce matin que ma Sœur Marcelle été rester soufrante depuis quelque jours c’est bien malheureux pour elle qui est toujours ci bonne pour tous le monde je crois fort bien que les malades de la salle 3 qu’il doivent y trouver une grande diférance que ma bonne Sœur Marcelle n’est pas la pour leur donner tous les soing qu’il ont besoin à l’heure comme ma chère Sœur Marcelle le fait et pour mieux dire c’est elle qui fait tous ce qu’il y à faire dans la salle et non pas les de Melle Barbier et Melle Roche qui ne sont bonne qu’a tenire des bavardages en semble.

    M. Legendre je vous prie de dire bien le bonjours à Madame Legendre à ma Sœur Marcelle que je lui est écrit hière à mon chère Charles et à tous les camarades que je connais

    Recevez M. Legendre mes plus scincères amitiés toujours celui qui pense bien des fois à vous je vous envoye une cordiale poigné de main

    Votre ami

    Signé : Dargent Patrice. »

    Le bombardement de Reims continue, de la belle ville, de l’incomparable cathédrale, il ne restera que les ruines. Les misérables ! Ils s’acharnent sur un cadavre.

    On annonce que 25 000 hommes français seront concentrés dans l’Afrique du nord et partiront – au premier signal – pour les Dardanelles.

    Les Anglais – dit-on – envoient 50 000 hommes.

    Ça marche de ce côté là ! Monseigneur Bolo qui – me disait-il – accomplissait une croisière d’agrément, va avoir fort à faire pour son carême.

    Décidément l’incendie de l’Europe s’étend, le feu prend de tous les côtés.

    J’installe ma salle de bain à l’ambulance auxiliaire n° 1 (Sainte-Geneviève, rue du Bourg Neuf), avec la baignoire et son chauffe-bain provenant du château de Saint-Louis. Je l’offre gracieusement à la Société de Secours aux blessés – au nom de M. le Colonel Nitot, pour la durée de la guerre.