• 4 janvier 1915

    4 janvier

    Ce matin – à 10 h. – à la cathédrale, je vais à une messe célébrée pour le repos de l’âme de Jean Coyreau des Loges, tué à l’ennemi. Pauvre petit soldat tombé face à l’ennemi !

    Carte de Paul Verdier représentant Montier-en-Der – cour du haras – Rentrée des attelages.

    « Montier-en-Der– 30-12-1914.

    Mon cher Paul

    Je ne veux pas terminer cette vilaine année 1914 sans venir t’envoyer mes meilleurs vœux pour 1915.

     

    010 - 1_J_476

    Bonne et glorieuse année.- Carte patriotique.- 1 J 476/10. AD41

     

    Donc, mon cher Paul, bonne santé, bonne année, bonne chance et prospérité, surtout « vive la France et par la victoire pour nous débarrasser de ces boches. Que c’est long ! Ce soir j’entends encore au loin le canon, du côté de Suippe et de Reims, et pourtant ils reculent ; les blessés que nous avons vu passer en gare de Montier-en-Der tantôt, viennent de la direction de l’Argonne, infanterie de marine, et de Suippe. On progresse du côté de Rethel, Vouziers, Montfaucon, Saint-Mihiel. On annoncera cela officiellement après le 1er janvier. Donc patience, confiance, et en avant mon vieux copain. Donne-moi de longs détails sur Blois et les Blésois pendant la guerre. Mes vœux à ta mère et bons compliments, et bonnes amitiés. Écrire toujours à Troyes.

    Signé : Paul Verdier. »

    Paul, cette fois-ci, me donne de bonnes nouvelles. Allons ! tant mieux.

    Voici une autre carte reçue ce matin, envoyée de Gallargues (Hérault) par Léon Courtioux du 5e escadron du train des équipages, représentant « Sommières (Gard) vue prise du faubourg du Pont » et le sympathique tringlot a ajouté à l’encre «  Petit pays aux environs de Gallargues. »

    « Gallargues 31–12–14.

    Un tringlot[1] qui vient vous offrir, à tous et à votre mère, tous ses meilleurs vœux pour la nouvelle année qui va commencer.

    Signé : L. Courtioux, territorial, 5e escadron du train 25e Cie –Lunel (Hérault). »

    Voici une autre lettre envoyée par Abel Brisset, de laquelle j’extrais les passages suivants : « Je suis heureux, monsieur, d’apprendre par vous que ma femme supportent avec beaucoup de courage, son sort, elle n’a d’ailleurs pas à ce tourmenter, car tout en faisant mon devoir pour la France, je ne suis pas en danger, et pour nous, ce n’est qu’un temps à passer. J’ai beaucoup marché depuis le 10 août jusqu’au 25 septembre mais depuis ce jour, j’ai eu le temps de me reposer car je suis depuis le 25 septembre toujours au repos, je finis par croire que je vais  passer ma campagne comme cela…

    Signé : Abel Brisset. 30e d’artillerie, 13e section de munitions, 2e échelon du parc d’artillerie. »

    [1] [soldat dans le Train des Equipages].