• 31 janvier 1915

    31 Janvier

    Je vais à la messe à St Vincent et aux vêpres à la cathédrale. Après les vêpres je vais à l’ambulance voir « mon petit malade » et les chers blessés et malades. Le petit fusilier va de mieux en mieux et les degrés de la fièvre ayant beaucoup baissés on ne lui met plus de glace. Le pauvre Le Daniel, lui, ne va pas, il s’est déclaré de l’otite et l’opération du trépan a été faite aussitôt ; son état est très grave. Sa femme a été prévenue.

     

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    O vous ! Qui versez l’espérance à nos soldats aux jours de deuil, ma main frémissante d’orgueil, vous décore au nom de la France !.- 6 Fi 306/65. AD41

     

    La bonne sœur Marcelle étant seule de garde dans la salle, je lui propose – aujourd’hui Dimanche – si elle veut jouir d’un peu de repos – de la remplacer jusqu’à l’arrivée des petites sœurs qui gardent la nuit. Elle accepte avec reconnaissance et je reste avec « mes chers malades » de 5 h à 7 h ¼. Avant de partir – ainsi que me l’avait dit ma sœur Marcelle – je fais la prière du soir, à laquelle tous répondent. Quels bons instants !

    Le tantôt – à midi – j’étais allé à St Nicolas aux obsèques de M. Daudin, ancien entrepreneur de menuiserie, rue St Lubin.