• 30 janvier 1915

    30 Janvier

     

    5_Fi_00041

    Voiture à eau de la 38ème Division.- 5 Fi 41. AD41

     

    Le temps de gel continue, mais aussi plus sain, plus clair, avec des jours déjà plus longs.

    Je reçois une lettre de M. l’administrateur de l’ambulance[1] me demandant si je pourrais veiller lundi prochain. J’accepte, et je propose même – à l’avenir – de veiller deux jours par semaine.

    C’est peu de chose pour moi, c’est beaucoup pour les chers blessés. Il faut faire le plus possible, et faire tout son devoir sans s’occuper de son voisin.

    État-civil des ambulances pour la semaine :

    Du 23 Janvier : Léopold-Édouard Duffaud, 40 ans, sergent au 37e régiment d’infanterie (rue des Écoles) ;

    Du 25 Janvier : Jules Elie Chalumeau, 30 ans, soldat au 124e régiment d’infanterie (Hôtel-Dieu) ; Ernest Almire Angot, 19 ans, soldat au 113e régiment d’infanterie (Hôtel-Dieu) ; 

    Du 26 Janvier : Maurice Dorléans, 23 ans, soldat au 113e régiment d’infanterie (Hôtel-Dieu) ;

    Les morts – hélas ! se succèdent, les vides se font nombreux au foyer familial, les larmes coulent, les cœurs sont angoissés, tout est tristesse, tout est douleur. Le printemps se lèvera sur la France en deuil…

    [1] Je parle souvent de « l’ambulance » comme s’il n’y avait qu’une ambulance à Blois. Lorsque je dis tout simplement « l’ambulance » je veux parler de celle où je vais.