• 1er décembre 1914

    1er décembre

    Le bon Paul Verdier m’envoie une carte à son passage à Montpellier « Bonnes amitiés, bonne chance. Nous revenons de Montpellier, avons traversé un joli pays, mais neige et mistral glacial dans le midi, 0.40 c d’épaisseur ; filons à Troyes, gare régulatrice. Mes compliments à ta mère. À bientôt. Signé : Paul Verdier ». La vue de sa carte représente la Cathédrale Saint-Pierre.

    M. Riffault m’écrit « …je ne croyais pas que l’Angleterre ait de la légion étrangère, car en Angleterre il n’y a pas de conscription, et l’armée ne se compose que d’engagés ou d’achetés. C’est sans doute une nouvelle organisation à cause de la guerre. Ici nous avons pour l’instant 10 000 Indiens qui ont remplacé les Hindous de l’Himalaya : tous les soldats ont le turban et les gradés la casquette ; on en attend d’autres ; puis dans un mois, nous aurons les Canadiens, car c’est à Orléans que se trouve le dépôt de toutes les colonies anglaises. Aussi pour ne pas qu’ils complotent entre eux une petite révolte, comme aux Indes, on les forme en compagnies avec des hommes de chaque région ne se connaissant pas. Je plains bien ces pauvres soldats dans les tranchées, par ce mauvais temps.

    Mon fils va de mieux en mieux, mais ce sera encore long avant qu’il puisse marcher sans canne. Bonne santé, cher Monsieur, et une bonne poignée de main.

                                      Signé : E. Riffault »

    La cérémonie de clôture a lieu ce soir à la cathédrale. Le Très-Saint-Sacrement est porté à la procession par Sa Grandeur Mgr l’Evêque, et une belle assistance d’hommes suit, un cierge à la main. Adoremus [in aeternum] sanctissimum Sacramentum..

     

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