• 10 décembre 1914

    10 décembre 1914

    « Quelle navrante, terrible, poignante, épouvantable, angoissante, abracadabrante, terrifiante, foudroyante, alarmante, déprimante, triste nouvelle ! Madame de Sévigné, en écrirait – là-dessus – quatre pages ! Oui, disons-le en un seul mot, quelle terrible nouvelle !! Guillaume est malade !… il est malade !!... Pauvre homme ! Comme c’est triste !... Il est sérieusement malade, dit-on… Ah bien ! Le brigand, le voleur de bas étage, le vil souteneur, le misérable assassin des enfants, des femmes, des enfants de France les plus chers, des vieillards, des prêtres, des religieux et religieuses ; le vampire immonde, le vandale des vandales, le hun des huns, le barbare des barbares, le crocheteur de nos foyers, la peste de nos campagnes, le choléra de nos cités, l’infâme déicide, l’imposteur de la Reine des Cieux, le lâche insulteur de notre foi, il peut bien être malade, il peut souffrir, il peut gémir, il peut mourir , il peut – disons-le - parce que c’est justice de le dire – il peut crever.

    Ah ! Le misérable, il peut rendre son âme vile ! Satan l’attend, avec un rire d’âpre convoitise, qu’il la prenne donc, qu’il la prenne et la plonge dans les eaux bouillantes du Styx. Ah ! Le bandit, qu’il quitte cette terre poursuivi par la haine des pauvres veuves, des mères, des pères, des enfants, des épouses. Que les âmes qu’il a tuées ici-bas, et qui – au ciel – sont allées recevoir la palme de leurs mérites et leur récompense éternelle – témoignent – devant Dieu – des crimes commis par le misérable qui, sur cette terre, s’est appelé : Guillaume II, empereur d’Allemagne. Qu’il soit puni comme il le mérite ! Qu’il ne repose jamais en paix !... Ayons confiance en la Justice de Dieu… »

     

    Kaiser

     

    Le Kaiser et le Kronprinz.- Agence photographique Rol.- BNF, département Estampes et photographie, EI-13 (590)