• 28 août 1914

    28 août – 27e jour de la mobilisation

     

    Les nouvelles sont toujours mauvaises.

    La conférence Saint-Vincent-de-Paul de Blois s’est réunie pour étudier ce qu’il y aurait lieu de faire aux familles secourues pendant la guerre.

    Bien des misères vont éclater cet hiver, tant par le chômage que par les maladies.

    Des familles belges et des familles françaises - voisines de la frontière - viennent ou passent à Blois.

     

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    Réfugiés français du Nord.- Agence photographique Rol.- Gallica.bnf.fr / BNF, département Estampes et photographie, EI-13 (599)

     

    Ce soir, à côté de chez moi, viennent coucher à l’hôtel Renault (hôtel des tramways de Sologne) une famille d’industriels de Mézières (Ardennes). Ces pauvres gens qui ont à Mézières une usine de 300 000 f. ont été prévenus d’avoir à quitter leur pays, dans le délai de 2 heures, un pont devant être détruit ainsi qu’un tunnel. En ce court délai ils ont eu à peine le temps d’emporter le plus précieux, de sauter dans 2 autos - car ils sont huit personnes et de filer. Et comme - paraît-il - nous sommes encore dans la zone militaire ils fuient encore, afin que leurs autos - les seules choses qu’ils possèdent maintenant ne leur soient pas enlevées. Lorsqu’ils retourneront à Mézières, en quel état trouveront-ils leur usine et leurs biens. Que de ruines pour la grande majorité des gens ! Que de ruines.

    Jusqu’à Châlons-s/-Marne - ont-ils dit - on a fait évacuer les villes et villages, jusqu’aux hôpitaux. Ce n’est pas bon signe.

    Aucune nouvelle officielle, aucun communiqué du gouvernement, aucun journal, ne parle de ces évacuations. Que se prépare-t-il ?