• 26 août 1914

    26 août – 25e jour de la mobilisation

     

    Ah ! non, les nouvelles de la guerre ne sont pas bonnes. Retraite encore en Haute Alsace ; des troupes allemandes pénètrent dans la région de Roubaix-Tourcoing.

    D’autre part voici, qu’en pleine guerre, le ministère démissionne. Le ministère - avoue-t-on - n’était composé que de nullités - ou en partie ! Charmant. Alors on admet que la République fasse appel à des gens nuls qui - même en temps de paix - peuvent mettre la France à la ruine ? C’est délicieux. Doux régime dirait Forain[1].

    Viviani remet donc sa démission (pour quelle cause ?) – on l’ignore, mais on le saura un jour ; Poincaré accepte, bien entendu.

    Le nouveau cabinet est ainsi composé :

    M. Viviani, président du Conseil, sans portefeuille.

     

    Viviani

     

    Viviani [portrait à son bureau de travail].- Agence photographique  Rol.- Gallica.bnf.fr / BNF, département Estampes et photographie, EST EI-13 (324)

    Briand, vice-président, Justice.

     

    6_Fi_306_00008

     

    Monsieur Briand.- Ministre de la Justice (1914).- 6 Fi 306/8. AD41

    Malvy, Intérieur.

    Delcassé, Affaires étrangères.

    Millerand, Guerre.

    Augagneur, Marine.

    Doumergue, Colonies.

    Ribot, Finances.

    Thomson, Commerce.

    Sembat, Travaux publics.

    David, Agriculture.

    Sarraut, Instruction publique.

    Bienvenu-Martin, Travail.

    Dalimier, sous-secrétaire d’État aux Beaux-arts.

    Jules Guesde, sans portefeuille.

    La trouvaille de Viviani et de Jules Guesde, sans portefeuille est merveilleuse ; pour une trouvaille c’en est une. Quant à la présence de Briand à la Justice, c’est un comble, en d’autres temps moins douloureux ce serait une provocation. La présence de Augagneur à la Marine est une plaisanterie de mauvais goût. Sembat et Jules Guesde sont deux intelligences, mais combien dangereuses. Delcassé, Millerand et Ribot sont vraiment à leurs places respectives.

    Enfin !

    L’après-midi - avec Robert - alors qu’il pleut, nous allons aux Montils par le train électrique et - comme il ne pleut plus - nous revenons à pied par la forêt, il fait délicieux. Dans une allée sous-bois, au détour d’une clairière, nous rencontrons une biche et un cerf… je préfère cette rencontre à celle de deux Uhlans.

    [1] [Dessinateur satirique]