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  • 30 janvier 1716 : mort de la reine de Pologne au château de Blois

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    Parmi les liens entretenus entre le Loir-et-Cher et la Pologne, le séjour à Chambord de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne et beau-père de Louis XV, de 1725 à 1733 est bien connu. Celui au château de Blois de la reine de Pologne Marie-Casimire Louise de La Grange d’Arquien, de 1714 à sa mort en 1716, est plus rarement évoqué.

     

    Ce séjour ressemble, sous bien des aspects, à un exil : contrainte de quitter la Pologne après la mort de son époux le roi Jean III Sobieski en 1696, Marie-Casimire passe quelques années à Rome puis regagne la France, son pays natal. Le roi Louis XIV, qui l’apprécie peu, lui propose de la loger dans l’un de ses châteaux de la Loire : Amboise, Blois ou Chambord. En contrepartie, elle doit accepter de se tenir éloignée de Paris. La reine choisit le château de Blois, qui n’a plus accueilli d’hôte de prestige depuis bien longtemps.

     

    Arrivée à Blois le 18 septembre 1714, la reine est accueillie par la ville avec les honneurs nécessaires. Mais les seize mois de séjour de la reine à Blois ne sont guère éclatants : si ses visites aux établissements religieux sont régulières, le quotidien des Blésois n’est guère marqué par sa présence.

     

    Le 30 janvier 1716, la reine meurt subitement au château, à l’âge de 75 ans. Embaumée, elle est exposée pendant huit jours avant d’être enfermée dans un cercueil de plomb. Le cercueil est installé dans une chambre de parade jusqu’au 2 avril. S’ensuivent de nombreuses cérémonies religieuses, et le corps reste à Blois jusqu’à son transport en Pologne le 10 décembre.

     

    Passées les cérémonies d’usage, la reine n’est guère regrettée des Blésois, hormis pour les liquidités que ses dépenses apportaient à la ville : le bourgeois Jacques Beaudoulx indique que « c’est une perte pour le pays, puisqu’elle dépensoit au moint cent mille escus par an ». Elle laisse à sa mort plus de 50 000 livres de dettes.

     

    A l’occasion des 300 ans de sa mort, nous vous proposons de découvrir l’inventaire des meubles de son appartement, tiré d’un document relatif au règlement de la succession de la Reine conservé dans nos collections (cote 1 B 423). Ce « mémoire des meubles de l’appartement de la feuë reine » permet d’imaginer l’aspect général de son intérieur, mais reflète également la personnalité de la reine : son goût pour les matières précieuses (« deux grands bassins de vermeil, avec un pot de même», « un grand lustre d'argent suspendu dans le milieu de la chambre », « deux montres, l’une d’or à répétition, l’autre d’argent »), son goût pour l’exotisme (« un tapis de Perse », « une armoire où étoient les porcelaines du Jappon », « une toilette et plusieurs pièces du vernis de la Chine »), sa dévotion (une « image de la Vierge en argent, avec une bordure en ébène », « un reliquaire du St Sacrement », « un tableau du grand st François »), ou encore ses loisirs et distractions (« trictrac et échecs », « caffetières, chocolatières »).

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