Le lancement du projet Janus :

C’est finalement l’agence Chalumeau et Barthélemy de Tours qui est retenue à l’issue du concours, en novembre 1960. En Indre-et-Loire, outre les Archives départementales, les architectes ont conduit de nombreuses constructions, notamment dans le domaine de l’habitat collectif.
Le projet lauréat, intitulé Janus, est assez proche du bâtiment des Archives d’Indre-et-Loire, inauguré en 1958. La façade « entièrement revêtues de pierre de taille de Chauvigny » se veut sobre mais fait la part belle aux technologies nouvelles : allèges en Emauglas de Saint-Gobain et menuiseries en aluminium traité de l’entreprise Studal par exemple. Le fronton dessiné sur le projet n’est finalement pas réalisé. Le bâtiment est conçu pour recevoir, au besoin, deux étages supplémentaires.
Le chantier commence le 24 mai 1961 et va d’abord connaître quelques ralentissements en raison d’intempéries et du manque de main d’œuvre. Les travaux se terminent au début de l’année 1964. En mai, les rayonnages sont installés et, aussitôt, 6 kilomètres linéaires de liasses, registres et volumes emménagent dans les cinq étages aménagés de la tour, qui en compte huit. A l’été 1964, le nouveau bâtiment est opérationnel. Il a coûté 1,86 millions de francs, avec une subvention de l’État de 30 %.

Un bâtiment d’archives moderne :

Le bâtiment se veut fonctionnel et respectueux des normes en matière de sécurité et conservation de documents. Les espaces intérieurs se caractérisent ainsi par :
• des magasins faiblement éclairés avec des planchers béton, des portes coupe-feu et des rayonnages métalliques adaptés.
• une salle de tri, à proximité du garage où arrivent les versements d’archives.
• une salle de lecture et une salle de conférence et d’exposition spacieuses, avec possibilité d’en régler la luminosité grâce à des volets orientables.
• des espaces de circulation du public distincts de ceux du personnel.
• un agencement particulier de l’espace d’accueil grâce auquel, comme l’indique la brochure publiée lors de l’inauguration « la personne chargée du service de la salle de lecture a, de son bureau, le contrôle constant tant des lecteurs que des entrées et sorties du public ».

L’aménagement de la salle de lecture est confié à Jean Touret (1916-2004), artiste alors installé aux Montils à qui l’on devra plus tard le maître-autel de Notre-Dame de Paris et l’aménagement de salles du cloître du Conseil général en 1969. Le mobilier qu’il dessine est ensuite réalisé par les Artisans de Marolles : tables de chêne à piétement en fer forgé, rayonnages à tablettes de chêne sur crémaillère en fer forgé, grand meuble de rangement, etc.

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