« C’est dans la rue que l’on retrouve les formations artistiques les plus spectaculaires et les plus exemptées de norme, en termes de représentation » dit Sandra Sainte Rose Fanchine.

C’est donc ce terrain qu’elle a choisi pour défier les stéréotypes qui pèsent sur les femmes noires et projeter dans l’espace public d’autres représentations, porteuses de fierté, de beauté et de puissance.

Elle a imaginé une grande parade afro-féministe, inspirée des fanfares de la Nouvelle-Orléans et de pratiques chorégraphiques collectives apparues dans les années 70 et 80 avec la funk et le disco : le locking (qui a beaucoup alimenté le hip-hop) et le waacking (battles dansées imaginées par les communautés LGBTQ+afro et latino-américaines). Pour donner à voir et à entendre (au moins) 30 nuances de noir(es), une troupe de musicien(ne)s et de danseuses s’empare ainsi de l’espace public au son de versions fanfare de chansons de Nina Simone, Fela Kuti, James Brown ou Missy Elliot. Une déambulation flamboyante et émancipatrice où — dit Sandra Sainte Rose Fanchine — « l’art est égal à la politique ».